« 081 » RADIO Côte à Côte 101.5FM

La communauté immigrée sur les ondes de « 081 » RADIO Côte à Côte 101.5FM,

Emission à destination de la communauté turque.

Musique interculturelle

Emission INTERCULTURE avec un volet qui consistait à recevoir un invité (belge ou immigré) interrogé sur les problèmes liés à l’immigration (vie quotidienne, expression artistique, …) et le second volet présentait la revue de presse de la semaine et l’agenda interculturel

Emission en langue espagnole ensuite en arabe

la reconnaissance par la Communauté française (Ministre Monfils) de radio 081 comme radio régionale donnera la possibilité d’étendre considérablement le champ de son écoute.

96 – 97 : Radio ALMATUZA (devenue ALMATUCO après le changement de nom de la RDC)

Introduction :

Les communautés d’origine albanaise, turque, maghrébine et africaine, comptent actuellement sur Namur +/- 6000 personnes.

Actuellement, ces communautés importantes, d’une part bien intégrées dans la vie quotidienne de la Cité, et d’autre part, parfois complètement coupées du monde, par manque de possibilité de communication. La méconnaissance de la langue, le manque de contact avec la population, le manque d’informations, les plongent dans une rupture avec la vie de la société qui les entoure.

C’est pourquoi le projet « radio », diffusé dans la langue d’origine (albanais, turc, arabe ou zaïrois) et en français, sera un lieu

  • d’échanges sur la vie culturelle et sociale et ce, dans le but d’une meilleure intégration réciproque et
  • de diffusion d’informations qui permettra tant aux autochtones qu’aux personnes d’origine immigrée de découvrir les réalités des différentes communautés étrangères.

Objectif :

  • Permettre la diffusion d’informations sur la vie sociale, culturelle et juridique des personnes d’origine étrangère.
  • Permettre aux Namurois d’avoir accès aux différentes cultures . albanaise, turque, maghrébine et africaine.
  • Former les cadres d’associations immigrées à la gestion de projets

Public :

  • Les personnes d’origine étrangère
  • Les habitants de la région sensible à l’approche multiculturelle

Contenu du programme

Informations, musique, agenda culturel, sport, divers.

Fréquence :

1 x par semaine / 2 heures (1/2 heure par communauté)

Moyens :

  • Un animateur principal
  • Un animateur pour chaque communauté
  • Un technicien radio
  • CD, cassettes, un studio pour l’enregistrement des émissions,… (voir détails dans le budget)

Promotion :

Une campagne multi-média de promotion de l’émission sera organisée. Celle-ci comportera :

  • conférence de presse locale
  • annonce diffusée dans les différentes radios locales (RUN, Equinoxes,…)
  • Communiqué de presse à Publi-Namur, Vers L’Avenir, rubrique régionale du Soir,…)
  • Encart dans la revue des Centre Régionaux Osmoses

Organisation et partenaires :

Le projet d’émission multiculturelle est le résultat d’un partenariat entre différentes associations et institutions.

  •  L ‘AZAN (Association des Zaïrois de Namur),
    MARABEL (Association Belgo-Marocaine),
    LIRYA (Association Culturelle Albanaise) et
    des animateurs turcs animent les émissions.
  • Le PAC (Présence et Action Culturelles) assure l’encadrement technique.
  • Radio Équinoxe met à disposition deux heures/semaine de temps d’antenne
  • RUN (Radio Universitaire de Namur) met à disposition un studio pour l’enregistrement des émissions.
  • Le CSCIN (Centre Socio-Culturel des Immigrés de la Province de Namur) assure la coordination et la logistique du projet.

ALMATUZA mars 97 – juin 97 : Évaluation

I, Contexte

Contexte institutionnel

Le CSCIN a comme mission, notamment La promotion de la participation des personnes étrangères ou d’origine étrangère à la vie culturelle, sociale et économique.

La promotion des échanges interculturels et du respect des différences. « 

Les missions s’inscrivent aussi plus globalement dans l’action de soutien et de dynamisation de la vie associative entamée par le CSCIN auprès des associations d’origine immigrée.

Contexte associatif

Les associations d’origine immigrée manquent de lieux et de moyens d’expression de leur culture. C’est dans ce contexte qu’une association albanaise a fait part de sa demande explicite de réalisation d’une émission en albanais permettant l’échange et la diffusion d’informations sur la situation des albanais.

Conscient qu’une émission multiculturelle pourrait intéresser d’autres associations d’origine immigrée à Namur, le CSCIN organisa une réunion durant le mois de décembre 1996 et y invita les associations albanaise, maghrébine, turque, zaïroise et le PAC (qui organise plusieurs formations à l’animation radio).

Toutes ces personnes ont adhéré au projet de production et de réalisation d’une émission multiculturelle sur Namur.

Contexte réglementaire

La convention établie avec Équinoxe WE stipule entre autres que :

  1. Les émissions seront produites à raison de 2/3 du temps au moins, en Français, afin de ne pas perturber les habitudes découte des auditeurs réguliers.
  2. Les animateurs du CSCIN s’abstiendront de toute considération politique, ethnique, religieuse ou philosophique, qui serait l’expression d’un parti pris délibéré. Ils veilleront à éviter toute déclaration contraire aux bonnes moeurs ou à l’esprit de tolérance régnant au sein d’EWE.
  3. Les animateurs du CSCIN s’abstiendront de toute critique ou de tout commentaire à l’égard des responsables d’EWE. Ils veilleront à favoriser, en privé et en public; le bon développement de la station.

II. Le projet

Finalités du projet

Le projet a comme finalités :

  • Permettre l’expression culturelle des communautés d’origine immigrée.
  • Augmenter les échanges interculturels personnes, associations d’origine immigrée / autochtones et personnes d’origine immigrée entre elles.
  • Promouvoir la participation des personnes et associations d’origine étrangère à la vie culturelle et sociale.

Objectifs du projet

  • Permettre la diffusion d’information sur la vie sociale, culturelle et juridique des personnes d’origine étangère.
  • Permettre aux Namurois d’avoir accès aux différentes cultures albanaise, turque, maghrébine et africaine.
  • Former les cadres d’associations immigrées à la gestion de projets.

Moyens prévus

Organisationnel : schéma en dispositif de départ : dispositif 1.

CSCIN : Production, Coordination
LIRIA, AZAN, MARABEL, Animateur
TURC : Réalisation
PAC : Technique

Suite aux difficultés rencontrées, l’encadrement technique fut confié au service culturel de la Province de Namur.

dispositif 2 : ALMATUZA

CSCIN : Production, Coordination
LIRIA, AZAN, MARABEL,
Animateur TURC : Réalisation
Province de Namur : Technique

Matériels

  •  Studio d’enregistrement
  • 2h de diffusion hebdomadaire sur Équinoxe WE
  • Support d’enregistrement

Personnel

  • 1 technicien du PAC pour l’enregistrement, l’encadrement technique et la diffusion.
  • 1 coordinateur pour la gestion du projet, l’organisation des réunions et les relations avec Équinoxe WE et le technicien.
  • 2 animateurs par communauté.

Financier

  • Des demandes de subventions sans garantie d’acceptation du dossier.
  • Paiement de la quote part du temps d’antenne.

III, Évaluation

1, L’émission

  1. Le contenu

Les animateurs ont privilégié, pour la plupart, l’information culturelle et historique, la musique ; les groupes, les chanteurs mis en valeur, sont pour la plupart turcs, maghrébins, africains, … Exceptionnellement, les chanteurs et groupes immigrés on été diffusés ou invités (ex. : Largo, musicien Saz turc). Les informations historiques et culturelles ont révélé l’histoire et la richesse de villes et régions d’Albanie, du Maroc, du Liban, du Zaïre, …

Des questions spécifiques comme la circoncision et la fête du sacrifice ont aussi fait l’objet d’émissions spéciales. Ainsi, les thèmes liés à l’immigration ont été abordés comme la question du droit de vote, les études en Belgique, …

Les émissions ont permis l’expression et la diffusion d’informations, de musiques, de créations culturelles très peu connues en Belgique.

On peut néanmoins regretter le peu de place accordée à l’immigration et aux créations de groupes de jeunes artistes vivant en Belgique (et ce à quelques exceptions près).

Les contenus ont varié selon les communautés et les émissions :

  • les albanais : beaucoup de place à l’information.
  • les maghrébins : musique et informations culturelles à thèmes.
  • les zaïrois : thèmes divers et musique.
  • les turcs : musiques et quelques thèmes.
  1. La forme

L’émission se structurant par communauté, quatre sous ensemble ont composé l’émission globale de 2h. Chaque sous-ensemble doit comprendre : 2/3 de français et 1/3 de langue d’origine.

Ces deux contraintes ont certainement contribué à donner une impression de « patchwork », l’émission globale n’ayant pas une identité, un style et un contenu homogène.

De plus, la diffusion de publicités pendant l’émission a quelques fois perturbé le cours normal de celle-ci.

La durée de chaque émission ne pouvant être contrôlée directement par les animateurs, des fluctuations entre les émissions sont aussi apparues, elles peuvent néanmoins être corrigées facilement, par exemple en prévoyant un chronomètre à synchroniser avec le technicien.

Au niveau de la langue, l’émission dans son entièreté ne permettait pas à un auditeur ne connaissant que le français de suivre, sans parfois attendre de longues minutes. Il y a néanmoins une évolution positive par rapport aux premières émissions.

Le style des animateurs est inégal, certains apparaissant comme plus approprié à une émission multiculturelle comme ALMATUZA, alors que d’autres correspondraient plus à une émission d’information, et d’autres encore à une émission plus pour adolescents.

2, L’organisation

La structure du projet :
telle que prévue s’est révélée très complexe et difficile à mettre en oeuvre. A cela il y a plusieurs causes :

  • le nombre d’acteurs .
    3 associations d’origine immigrée, avec chacune plusieurs animateurs, responsables et personnes qui interviennent dans le projet sans que leur rôle dans celui-ci soit clairement défini. Équinoxe WE, le PAC, la Province, …
  • La non fiabilité du partenaire technique de départ (PAC) a provoqué la multiplication des problèmes techniques et empêché les animateurs et organisateurs d’investir le projet d’un contenu cohérent.
  • La défection de l’AZAN à trois reprises obligeant les autres animateurs et le coordinateur à improviser dans l’urgence.
  • Exigence du média : produire une émission radio, exige une régularité à la diffusion qui ne peut être négligée sous peine de perdre des auditeurs et partant, de voir la convention avec le diffuseur annulée. Cette exigence de régularité implique aussi une priorité accordée aux aspects purement techniques de l’enregistrement et de la diffusion.
  • Des différences dans la dynamique et les objectifs selon la communauté, selon le niveau dans l’association (animateur, responsable, … ) et l’implication dans le projet sont aussi apparues, provoquant une insatisfaction relative mais partagée par tous. Ainsi, nous pouvons situer ces différences à plusieurs niveaux selon les personnes et les associations :

Objectifs de l’émission :
Pour certains, l’émission est d’abord envisagée comme un outil de communication interne à la communauté. Le contenu et la langue utilisée sont donc propres. Une émission intégrée n’est pas souhaitable.

 Les moyens :
mis en place et le mode de fonctionnement sont globalement appréciés par ceux-ci. Pour d’autres, il y a une surestimation de l’émission à produire et des moyens à mettre en oeuvre. Une insatisfaction quant aux émissions déjà produites et aux moyens prévus.

3. Évaluation de la dynamique générale

La plupart des animateurs n’ayant eu aucune expérience d’animation radio auparavant, ce projet leur a permis d’acquérir des compétences en animation radio et de s’initier à une dynamique associative complexe.

Dautre part, ce projet a favorisé la rencontre et l’échange autour d’un projet concret et exigeant, mettant en valeur les cultures d’origine.

Enfin, les contraintes institutionnelles et financières de ce projet ont aussi permis aux associations d’apprendre à fonctionner comme la plupart des associations d’éducation permanente, c’est-à-dire avec les moyens du bord et en utilisant au maximum les ressources d’autres institutions.

Cependant, même si le résultat au niveau de la dynamique associative, de l’acquisition de certaines compétences et de l’expression culturelle sont très positifs, les frustrations qu’engendre le fait de construire et mettre en oeuvre un projet complexe, avec d’autres acteurs, ayant d’autres objectifs, peuvent remettre en cause l’implication de certains partenaires découragés par ces difficultés.

Un dispositif organisationnel approprié permettrait de diminuer ces frustrations et la surcharge de la coordination due à la complexité du projet.